Paddington: La création d'un ours
Les créatures poilues n’ont rien de nouveau dans le domaine des effets visuels, mais quand elles sont les vedettes du spectacle, vous savez que vous devez vous surpasser. Paddington a offert à l’équipe de R et D de Framestore une foule de défis technologiques, et il n’y avait pas que la fourrure du célèbre ours qui requérait de l’attention, puisque l’équipe était aussi impliquée dans la conception des membres de sa famille, tante Lucy et Oncle Pastuzo, ainsi que dans celle d’un petit chien, d’une volée de pigeons (dotés de cheveux et de plumes) et même de l’emblématique costume avec chapeau et duffle- coat de Paddington. Voici un aperçu du développement de notre petit fanatique de marmelade, des concepts originaux du département artistique jusqu’à la création de cette fameuse fourrure.
UN OURS FAIT AVEC AMOUR
Formée en 2012, une équipe de 350 personnes réparties à travers les bureaux de Londres et de Montréal de Framestore a réalisé 760 plans finaux pour Paddington, dont 570 comprenait l’ours bien-aimé. "On ne pense pas vraiment au fait qu’on est en train de créer un personnage principal au moment où on le fait," raconte le superviseur en animation Pablo Grillo. "Je me disais simplement, wow, quelle belle opportunité de réaliser un travail remarquable et de collaborer avec des cinéastes exceptionnels. C’est ce qui nous allume. Et ce n’est qu’à la toute fin, quand tout prend forme, qu’on réalise vraiment à quel point ce qu’on a fait était énorme."
CAPTURER L'ESPRIT DE PADDINGTON
Le réalisateur Paul King a expliqué à l’équipe d’animation qui était Paddington avant qu’elle ne se mette à l’ouvrage, en étant très précis sur chaque nuance de sa personnalité. Dans les séries télévisées faites en stop-motion, il restait souvent immobile avant de faire quelque chose qui vous prenait par surprise, et il y a encore un peu de l’ancien style dans ce nouvel ours. Framestore a essayé de conserver cet esprit dans la façon dont elle a livré la performance du personnage. "Nous n’en avons pas trop mis, nous avons été plutôt sobres. C’est tout à fait dans le style de ce film – il n’y a pas d’excès, c’est une histoire très classique," explique Pablo Grillo, superviseur en animation.
Après avoir animé l’ours pour sa première sortie au grand écran en 2014, Framestore a reformé son équipe pour ramener le personnage emblématique dans les salles de cinéma en 2017 dans Paddington 2. Décrite dans les premières critiques comme "une œuvre d’art construite à partir de milliers de petits détails bien réfléchis" (Hollywood Reporter), la suite cinématographique des aventures de notre ours adoré a valu au film une note de 100 % sur le site de critiques Rotten Tomatoes et a gagné le cœur des spectateurs du monde entier.
Hair Necessities : la R&D derrière Paddington
Chez Framestore, les artistes utilisent un système de cheveux propriétaire, fcHairFilters, qui a été développé à l'origine pour les ours polaires dans The Golden Compass en 2007. À la base, fcHairFilters est un cadre d'évaluation basé sur les nœuds, où les nœuds (filtres) peuvent être connectés arbitrairement pour former un graphe acyclique dirigé où les données relatives aux cheveux circulent le long des bords et sont manipulées par les nœuds. Outre les données relatives aux cheveux ou aux plumes, les nœuds peuvent également recevoir d'autres données telles que la géométrie ou des fonctions qui modifient les paramètres des filtres pour chaque cheveu.
L'une des difficultés rencontrées lors de la création des effets de fourrure sur Paddington était les nombreuses interactions de la fourrure avec d'autres objets entrant en contact avec Paddington ou les autres ours (y compris, dans une séquence, Sellotape). Pour gérer efficacement tous ces plans, Framestore a étendu la palette d'outils pour pouvoir générer des données directement dans le système de fourrure et les transmettre ensuite à d'autres paquets.
Travailler sur l'oscillation
Un régime saturé en marmelade a fait de Paddington (et de sa famille élargie) une personne un peu ronde. Cela a conduit à développer davantage le solveur de tissus par éléments finis de Framestore, fLab, pour l'utiliser sur le projet. Bien que fLab ait déjà été utilisé avec parcimonie sur les muscles du cheval dans Winter's Tale, Paddington a été le premier projet au cours duquel il a été utilisé pour simuler des volumes assez importants de tissu adipeux, à la fois sur Paddington lui-même et, de manière plus visible, sur Tante Lucy et Oncle Pastuzo.
Le passage de l'utilisation de petits volumes minces à de grands volumes a entraîné de nouveaux défis importants pour la stabilité du système, qui nécessitait un solveur plus avancé. Framestore a donc adopté un algorithme plus complexe et réaliste (basé sur un algorithme développé à l'Université de Stanford) qui formule le modèle d'élasticité non linéaire en une équation dynamique implicitement soluble.