La Belle et le Clochard

En tant que long métrage chargé de lancer le très attendu service de streaming de Disney, Disney+, l'accent a été mis sur la création d'images photoréalistes et de performances crédibles qui non seulement évoquent le charme du film original, mais mettent également en valeur le meilleur de ce que notre métier et notre technologie ont à offrir. Les performances des vrais chiens Monty et Rose ont été capturées sur le plateau pour chaque scène. L'équipe a construit des doubles numériques parfaits de chacun des chiens principaux, ainsi que des seconds rôles, dont Isaac, Jock, César le limier, et les chiots Ollie et Dodge.

L'équipe a commencé par Lady, un cocker, explique Arslan Elver, superviseur de l'animation, "le cahier des charges était clair : ils voulaient que notre chien de synthèse soit intercalé avec des séquences du chien réel, Rose, donc il devait être parfait".

Framestore a créé un système de fourrure amélioré appelé Fibre, et l'équipe a travaillé minutieusement pour personnaliser  le groom afin qu'il corresponde aux chiens d'un plan à l'autre. "J'ai déjà construit des créatures auparavant, mais il ne s'agissait pas seulement d'une construction complète de héros, mais aussi d'une construction de digi-double", explique Kyle McCulloch, superviseur VFX. "Il ne suffisait pas d'avoir une belle apparence, il fallait qu'elle puisse correspondre à toutes les idiosyncrasies d'une vraie créature, et une vraie créature que notre équipe et notre réalisateur connaissaient intimement." L'équipe londonienne de Framestore a examiné des centaines de clips et de séquences de Rose afin d'identifier ses caractéristiques et ses particularités, en itérant constamment sur la modélisation, le rigging, la texture et les effets visuels de la créature afin d'obtenir la correspondance la plus étroite et la transition la plus transparente possible avec les vrais chiens.

Framestore a également réalisé des plans clés de Clochard, l'adorable chien errant. L'équipe de Framestore à Montréal a relevé le défi de créer le compagnon parfait de Monty, avec un ensemble personnalisé de nuances pour les yeux, des formes de visage détaillées et des systèmes musculaires pour aider à fournir la performance requise pour une variété de scénarios différents. La fourrure de Clochard changeant d'une scène à l'autre, l'équipe a dû créer de nombreuses variations de la fourrure pour satisfaire aux différents styles du film. Sa fourrure comportait une quantité incroyable de détails", explique Robert Winter, superviseur VFX. Elle était sensible à l'heure de la journée, à la météo, et même au fait qu'il venait de boire de l'eau."

César le limier a également dû relever des défis spécifiques. Sa peau supplémentaire, associée à une énorme quantité d'ondulation, signifiait que les artistes de FX et de simulations de créatures étaient constamment en train de faire des recherches sur la race et d'examiner comment la peau bouge dans différentes poses, la quantité de chair qui s'accumule sous la peau autour du cou et la mécanique des bajoues et de leur bave. Tous ces éléments ont été disséqués et utilisés pour reproduire les moindres détails nécessaires à la création d'une version CG crédible de César.

Le plus grand défi pour tous les chiens était le même : fournir la performance émotionnelle requise, tout en les gardant sur le modèle des vrais chiens qui ont été filmés. Les animateurs ont veillé à ne pas pousser la performance au point qu'elle ne paraisse pas naturelle ou caricaturale, mais plutôt subtile et réaliste. "À l'origine, nous voulions que Lady ait des yeux en amande", explique Elver. "Mais ce n'était tout simplement pas Rose." L'équipe ne pouvait pas non plus se rabattre sur la création de mood boards pour standardiser la représentation des émotions de leurs personnages. "Si vous traduisiez la performance originale du vrai chien, cela ne fonctionnerait tout simplement pas", ajoute McCulloch. "Nous avons développé notre propre langage en nous basant davantage sur les émotions que sur les poses."

Les chiens devaient pouvoir se parler et s'émouvoir, sans pour autant rompre la crédibilité de la performance d'un vrai chien. De petits trucs ont été utilisés : les chiens haletants pour exprimer le rire ou le corps entier du chien qui tremble lorsqu'il respire fort. Les oreilles distinctives de Lady ont été utilisées pour l'aider à s'exprimer et la performance de Clochard était parfois exagérée. "Nous avons dû exprimer des émotions extrêmes avec Clochard", explique Thiago Martins, superviseur de l'animation, "mais nous avons ajouté des subtilités à l'expression et utilisé ses grands sourcils expressifs."

Le réalisateur Charlie Bean s'est beaucoup impliqué dans le retour d'information sur la performance de ses acteurs ; il connaissait les subtilités de leurs personnalités et pouvait rapidement repérer ce qui brisait la réalité du plan. "Travailler avec Charlie a été extraordinaire", déclare Martins. "Il a un esprit très créatif - ce fut une véritable collaboration pour trouver le style et la performance de ces chiens".

Quelques séquences étaient intimidantes à la première approche, notamment les plans des chiots qui jouent à se battre dans la neige. Ce qui est un moment de pur plaisir à l'écran était un défi à orchestrer avec la neige en images de synthèse, les chiots en images de synthèse et beaucoup d'interactions. L'équipe a regardé des heures de vidéos de chiots sur YouTube pour ancrer la scène dans la réalité. "La scène m'a terrifié au début, mais elle a l'air incroyable et montre l'essence des vrais chiots", dit Winter. "Nos animateurs l'ont vraiment capturée et c'est impressionnant à regarder".

Certaines séquences rendent hommage au film d'animation original, notamment la séquence très appréciée du dîner-spaghetti. "J'étais tellement excité à l'idée de pouvoir la faire", déclare M. McCulloch. "C'est un moment doux qui cache toute la technologie qui a été utilisée. Des centaines d'artistes ont travaillé ensemble pour obtenir cette impression de réalisme." Ils ont également créé une colline photoréaliste entièrement en images de synthèse surplombant le paysage urbain de Londres, avec un soupçon de magie Disney.

L'équipe de Framestore, composée de 350 personnes réparties entre Londres et Montréal, a travaillé sur le film, qui est sorti sur Disney+ en novembre. Le produit final est une histoire envoûtante et réconfortante qui met en évidence le talent et la résolution de problèmes techniques qui ont été mis en œuvre dans la production. L'équipe était ravie d'avoir la chance de produire certaines des créatures photoréelles les plus complexes à ce jour chez Framestore. "Nos chiens étaient assez éblouissants à utiliser dans les plans", ajoute McCulloch. "On en est arrivé au point où l'on se demandait à chaque fois s'il s'agissait d'un vrai chien, ce qui était à la fois étrange et étonnant."

Les chiens du remake sont adorables, l'histoire est douce, et l'animation en images de synthèse des visages et des corps des chiens en prise de vue réelle permet de ne pas remettre en cause la réalité du film. - IGN

Vous pouvez voir quand les animaux parlent ou passent par toute une gamme d'émotions. C'est assez convaincant et naturel. - Business Insider

La scène du dîner de spaghetti entre Lady et Clochard est encore plus charmant que dans votre souvenir. - Comicbook.com

Ce qui aurait pu être un remake banal a gagné en éclat et en charme. - The Week