Cheval de guerre
Cheval de guerre raconte l’histoire de Joey, un cheval né dans le Devon peu avant le début de la Première Guerre mondiale, qui est vendu à la cavalerie et expédié en France au commencement de la guerre. Joey sert consécutivement dans les armées britannique et allemande, ce qui l’entraîne dans une extraordinaire odyssée l’amenant à être utilisé dans les deux camps avant de se retrouver seul dans un no man’s land. Steven Spielberg a décidé de faire ce film après avoir assisté à la version du livre montée au théâtre, qui a connu un énorme succès, mais il savait que l’histoire nécessiterait quelques prouesses qu’il serait impossible de capturer en toute sécurité avec un animal vivant, et pour lesquelles seul le meilleur double numérique du cheval suffirait. C’est là que Framestore est entrée en jeu.
Duper l'oeil
Plus de la moitié des quelque 200 plans créés par Framestore impliquaient un travail de nettoyage – par exemple, effacer des traces de vapeur ou des fils de téléphones. Des compétences plus poussées étaient nécessaires pour retirer des cavaliers de sur leurs chevaux ou pour augmenter la dimension d’un immense champ de roseaux dans lequel les soldats britanniques se cachent avant une attaque. Il a été tout aussi complexe de réaliser la séquence déchirante vers la fin du film dans laquelle Joey, se débattant dans les tranchées, tombe finalement au sol alors qu’il traîne derrière lui une barrière brisée et un tas de fils barbelés. Le cheval utilisé pour tourner la scène était réel, mais les barbelés ne pouvaient pas l’être. Au final, des chevaux numériques n’ont été nécessaires que pour quelques prises de vue – des images assez réussies pour que même Steven Spielberg n’y voie que du feu…
Au galop en image de synthèse
La nature véritablement collaborative de l’éthique de travail de Spielberg a été démontrée à nouveau un peu plus tard durant le tournage, quand le superviseur des effets visuels Ben Morris a eu la chance de tourner une séquence avec une équipe de tournage supplémentaire. « On est allés faire quelques prises de vue et on les a montrées à Steven, un peu maladroitement, sur nos iPad. Il a simplement dit : “Génial, pouvez-vous tourner le reste de la scène?” Alors, avec un mélange de fébrilité et de joie, c’est ce qu’on a fait. » Spielberg est resté fermement opposé à l’utilisation de chevaux numériques jusqu’à la célèbre scène où Joey saute par-dessus un tank. Les images captées par la caméra ne fonctionnaient tout simplement pas, un point que Spielberg a soulevé à de nombreuses reprises en visionnant le montage. Puisant dans ses réserves de confiance et de débrouillardise, Morris a mis son équipe au boulot et peu de temps après, ils ont présenté à Spielberg un nouveau cheval. Impressionné, le réalisateur a demandé d’où les images provenaient, et Morris lui a enfin révélé leur source numérique. Avec une séquence finalement satisfaisante, le cinéaste puriste a fait place au cinéaste pragmatique et Spielberg a donné son accord à la proposition, au grand soulagement et à la fierté de l’équipe.
Animation du cheval
« Les chevaux sont vraiment plaisants à animer », commente l’animateur Stuart Ellis. « Ils bougent d’une façon magnifique, ils ont toujours fière allure. « Mais lorsqu’on crée un cycle de marche en animation, il y a souvent une tendance à exagérer les hauts et les bas dans le mouvement du personnage sans vraiment communiquer le bon poids, ce qui rend la démarche ou la course trop sautillante. Je crois qu’on a fait du beau boulot de ce côté-là, et ce qu’on a réussi à faire avec la tête – ses poussées vers l’avant et sur les côtés alors que le cheval galope – ça aussi, c’était de l’excellent travail. »
“Horses are a very pleasurable thing to animate,” says Animator Stuart Ellis, “They move beautifully, they always look good. But in cycle animation there’s often a tendency to over-exaggerate the up and down of the character and to not really communicate the weight, they’re just too bouncy. We nailed that, I think, and also what we managed with the head – the pushing forward and out as they gallop – was great.”
Adds Benhamo, “The big challenges were the necessity of absolute reality, and the level of detail that this entailed. Nostril flare, vein pulse, skin slide – it all had to be spot on. With such a small number of shots to develop, our Animation, Modelling and Rigging departments – working under the film’s overall CG Supervisor, Mike Mulholland - were able to work very closely together throughout the project, and I think that shows.”
Travailler avec Spielberg
Le travail sur le film a laissé toutes les personnes de Framestore impliquées dans le projet stupéfaites et ravies du talent, de l’enthousiasme et de l’engagement de Spielberg et de son équipe. Ce mandat s’est révélé être une importante carte de visite pour la compagnie, et son succès a mené Ben Morris à travailler de nouveau avec Spielberg dans son projet suivant, le film Lincoln.